Tout d’abord il faut savoir que je suis autant pro allaitement que pro biberons. Je suis simple une maman qui a décidé de tenter l’allaitement. Je veux juste parler de mon expérience, de mon ressenti, de mon ambivalence maternelle, bref de mon allaitement avec Ruben. De laisser une trace quelque part car je sais que cela ne durera pas (et heureusement).
Lors de la naissance de Gabriel, il y a bientôt 5 ans, j’ai fait le choix de ne pas l’allaiter. Enfin, je ne sais pas si on peut vraiment parler de “choix” à vrai dire. Mais du fait de sa prématurité, du fait qu’il soit parti en réa néonat dans un autre hôpital, je ne me voyais pas l’allaiter dans ces conditions. J’étais pour la première fois maman et mon bébé n’était pas avec moi. Le lait maternel aurait surement été parfait pour lui, mais bon, je ne m’en sentais pas capable à ce moment là. J’ai donc donné des bibs d’amour à mon Gab.
Pour Ruben je voulais faire une “tétée de bienvenue” et c’était la seule chose dont j’étais certaine. Après, que cela fonctionne ou pas peu importe. Je voulais tester. Alors je ne vais pas te mentir, les débuts n’ont pas été de tout repos… Mes tétons s’en souviendront longtemps, mes cernes aussi.
Avec Ruben on est donc parti sur une tétée de bienvenue et cela s’est bien passé. Ma montée de lait a été rapide et non douloureuse. J’avais ENFIN la poitrine dont je rêvais ados. J’ai un REF mais Ruben sait très bien le gérer donc je me suis dit “go tenons 15 jours”. Puis 1 mois… Puis est arrivé le moment des grandes vacances. Ne rien avoir à penser ou à transporter pour le Portugal était clairement un plus. J’ai voulu aller jusqu’au 6 mois histoire de me dire que j’avais fait mon max. Et puis en fait j’ai continué en me disant que je m’arrêterais quand Ruben aurait des dents.
A l’heure où j’écris cet article, Ruben a 3 dents… Encore une étape de franchie. Je pense néanmoins que l’aventure prendra fin au printemps. Histoire de continuer à passer l’hiver sans soucis (un seul rhume à son actif). Une chose est sûre, je le sais, je ne veux pas d’un allaitement long. Je ne veux pas qu’il soit en âge de me déshabiller pour téter. Chacun ses limites…
Je crois sincèrement avoir allaité dans toutes les pièces de ma maison et même aux toilettes lors des premiers piques de croissance. J’ai allaité assise, debout, en marchant. Dans la rue, chez des amis, à des events, à la plage, au spectacle de fin d’année de l’école… J’ai aussi allaité au volant en galère dans les bouchons… oui c’est mal mais je n’avais pas d’autre solution. Bref cet allaitement à fait de Ruben un bébé tout terrain. Un maxi lange, mon snood ou une écharpe de portage et hop on est bon.
L’allaitement a quelque chose fusionnel que je ne connaissais pas avec Gab. Bébé, Gab était très indépendant alors que Ruben a toujours eu besoin de me sentir et d’avoir un lien charnel. Ce lien quasi animal m’a parfois pesé et fait peur. Ce sentiment si étrange que Ruben était dépendant de moi… Ce sentiment que je n’apprécie pas forcement.
Je suis du genre indépendante et savoir que mon petit ne pouvait pas ou peu se passer de moi est assez flippant je trouve. C’est ici que réside selon moi toute mon ambivalence face à l’allaitement. J’adore ce lien tout autant qu’il me pèse voire m’angoisse…
Je ne suis pas LA maman allaitante parfaite aux yeux des “pro allaitement” car Ruben a une tétine, je lui donne des bibs, je me refuse de porter des vêtement d’allaitement hormis mes sous-vêtements et je ne suis pas pour le cododo. Je ne suis pas non plus pour les “tétées de réconfort » ou « tétées plaisir » . Mais à vrai dire j’en m’en contrefiche. Depuis bientôt 9 mois, j’allaite à ma manière et au feeling. Je fais comme bon me semble, sans trop me poser de question. L’allaitement m’aura au moins apportécela : me donner confiance en moi.
Et toi quelle est ton expérience face à l’allaitement?
Anaïs.